the Harder the noise


Dans mon projet de bruits de bouche je fais entendre un folklore à l’état plus brut que le bruit.
Ce sont des chansons sans paroles, sans instrument autre que le microphone.



De cette façon-là, ce projet-ci est allé, en peu de temps, à peine plus de temps qu’il n'en faut pour le dire, de :
Une blague derrière le bar de la Cave 12
à :
un set live et un enregistrement sorti en cassette audio conjointement par deux petits labels de noise et autres bidouillages - Dent de scie & Copypasta - accompagné d’un livre audio publié et financé par Ripoppée, petite maison d’édition de haut niveau.

Le 2 mai à la Cave 12 il y avait la première mondiale de ce projet organisé lors de la sortie du livre audio comportant la cassette audio.
Dans le livre 20 clichés photographiques trouvées il y a trente ans au marché de puces de Treptow en Allemagne rencontrent 8 morceaux vocaux.

« Beauty is in the eye of the beholder » et la décision si un son est bruit ou musique voir les deux incombe à la personne à laquelle appartient l’oreille qui le perçoit.
Merci John Cage, merci Moondog et vous autres pionniers de la musique concrète.

Si le concept de la Noise comme musique est désormais généralement admis, du moins dans les cercles éclectiques de la musique expérimentale, ce qu’on appelle bruits de bouche restent des sons que nous produisons rarement exprès. Ils sont dérangeant, sales, trop intimes, partagé souvent contre le gré des personnes qui les émettent ou qui les reçoivent, souvent sans le vouloir.

Il me plaît de jouer avec ces limites-là de l’intime, avec les sons du corps qui sont sales et sensuels, crus et comiques, entre groove et aspérité, en slalom entre fiction et réalité.
Entre fiction et réalité aussi la présentation du corps qui délivre ces sons, qui est écrin et instrument.
Ainsi le concert est en réalité une performance, dans laquelle les éléments scéniques sont tout autant importants que le son. Des éléments homéopathiques mais décisifs.

De regarder une femme dans la cinquantaine bien entamée jouer avec des allures de diva et de monstre, avec malice à la recherche du point de rupture entre le magnifique et le franchement laid, entre maîtrise absolue et la débilité la plus absurde, créer des attentes, mais pas les assouvir, ou juste assez pour pouvoir les décevoir de nouveau, est comme regarder des vagues jouer avec l’écume, dans un jeu commun entre performer et public, ensemble, non pas dans l’antagonisme, mais pour devenir plus libres ensemble, plus sages et plus bêtes.



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